6 septembre 2007

Kiwi at school

Bon, je sais, c’est un bloug sur la transformation d’une ruine à fort potentiel rénovationnel en palace ultra-moderne-top-design, mais à la fois les gens c’est bien beau d’avoir un château (enfin je dis ça je sais pas pour le moment moi j’ai qu’une ruine…) mais si ya personne à mettre dedans après, je vois moyen bien l’intérêt. En l’occurrence, nous, on a des mouflets (et quelques animaux domestiques), et donc même si ça vous semble ni l’endroit ni le moment je m’autorise une divagation sur ma vie personnelle (enfin, sur celle d’un des mouflets en question) entre deux IPN et trois plaques de BA13, permettez ? Bon.
Donc mardi c’était la rentrée. La seule, la vraie, l’unique, la première (d’une longue série paraît-il). Ma première rentrée dans le camp des parents d’élève qui est paraît-il de l’autre côté du front des enseignants et aussi de l’autre côté du miroir des élèves où j’étais encore ya pas si longtemps (eh ouais, Zoe, et ouais Julie, je sais qu’à chaque fois ça vous fait mal, mais ouais, je suis tellllement jeune).
Et accessoirement la première rentrée du Kiwi et de son sac d’école plus gros que lui.
Et le grand jour n’a pas failli à sa réputation et a été à la hauteur de nos attentes à tous, haut en couleurs, fort en émotions, lourd de stress, chargé de sens et tout ce que vous voudrez.
Déjà, il a plu. Comme de bien entendu et comme il se doit, je sais pas comment il se débrouille le Barbu et la dame de la météo mais toujours est-il que le Ministre et les autres huiles peuvent bien coller la rentrée n’importe quel jour de l’année, ils sont au courant et pouf, il pleut. Et ça caille. Je penche pour l’explication la plus pragmatique et la plus plausible : le complot planétaire des magnats de la grande distribution et autres enseignes de l’habillement. A savoir que si quelques gens ont décidé de jouer les rebelles et d’envoyer leurs mioches at school les premiers mois en tongs et bermuda élimé par les grandes vacances ben non, ils se font rappeler à l’ordre à grand renfort de crachin breton même dans le sud-ouest : pour la rentrée faut acheter des chaussures fermées et des chaussettes à mettre dedans et un K-Way tout neuf paske celui du printemps est déjà trop petit. Donc crachin morbide sur ma chevelure moitié crade paske bien sûr c’est déjà un miracle qu’on ait été tous quasi réveillés et quasi habillés dans les temps, fallait pas non plus rêver que j’aurais le temps de me faire un brushing. Grossière erreur de ma part et handicap notoire devant la grille paske on dirait bien que la première impression est super cruciale dans le camp des parents d’élève et la compétition est rude dans le défilé de mode à l’heure des mamans qui sauf moi sortent toutes de la gym avec leur micro fesses top musclées super moulées dans leurs fringues de marques giga repassées et avec leurs cheveux méga jacques-dessangesques. Le Kiwi l’a pas remarqué le pauvre petit chou, mais paraîtrait que yaurait des chances que je lui ai foutu la honte de sa laïfe et qu’il se tape 10 ans d’analyse pour dépasser l’obstacle d’avoir dû se taper la seule mère pas brushée de toute l’école pour le premier des ses premiers jours de classe. Damned.
Donc il crachinait. Et on a pas fait demi-tour pour adapter nos vêtements à la situation paske on était pas trop trop en avance vu qu’on avait essayé de n’oublier que des trucs pas trop importants de la « liste des fournitures scolaires pour les élèves de petite section de maternelle ». Déjà d’où il y a une liste de fournitures scolaires pour la micro-section ? Et longue comme le bras en plus ! Et qu’est-ce qu’il va faire avec un « classeur à levier dos 7cm », le Kiwi ? Déjà le classeur, il est plus grand que lui ! Ah, ben ouais, ouvert, ça lui fait un matelas pour la sieste. Ça peut être que ça.
Donc on s’est fait remarquer par ceux qui n’avaient pas encore montré du doigt mon absence de brushing parce que le pauvre Kiwi n’avait pas toutes les fournitures. Re-handicap. Encore heureux que le crachin lui avait aplati les cheveux sur le crâne parce que on serait arrivés avec la crête du mouflet qui a pas bien dormi tellement il était on fire d’aller à l’école, ils nous auraient encore montrés du doigt comme ceux qui coiffent jamais leur enfant. Attendez, les gens, il a trois cheveux tout fins sur le crâne, propres en plus, je vais pas non plus lui faire un brushing, si ? Ah, ben si, apparemment tous les chtis mectons sont passés à la tondeuse la veille en prenant soin de laisser une houppette qu’on a enduite de gel avec soin le matin même, et toutes les petites poulettes ont des tresses super compliquées avec deux élastiques Dora même pas dépareillés au bout de chacune… Bon, ok. Et en plus on dirait bien que je suis la seule mère qui a pas eu le temps de déjeuner… comment elles font, les autres ? Aucune idée ! Je pense qu’on est les seules pécores à pas avoir un jeune homme au pair suédois top canon qui dort dans le cabanon au fond du jardin mais que jusqu’à 4h du mat’ paske après il se lève pour préparer le p’tit déj’ et les fournitures scolaires des mouflets et faire un brushing à toute la famille après avoir repassé toutes leurs fringues. Ça doit être ça. Je vois pas d’autre explication possible. Ou alors elles planquent toutes super bien leur deuxième paire de bras sous leurs fringues de marque taille XXS.
Donc il nous manquait une boîte de mouchoirs en papiers (j’avais un paquet de Kleenex mais non c’était pas DU TOUT adapté), le sac à dos déjà plus grand que le Kiwi (sans doute pour lui faire un sac de couchage pour la sieste quand il dort bien à l’aise couché sur son classeur géant) était trop petit paske il ne peut pas « contenir un livre de bibliothèque » (suis-je la seule à avoir un mouflet de deuzan-enmi qui ne sait pas lire et encore moins transporter l’intégrale du Code Civil Dalloz sur son dos ? Apparemment ouais. Apparemment le jeune au pair suédois fait aussi cours de soutien scolaire pour futur plus jeunes diplômés de l’école de la magistrature. Soit.), on avait omis le coussin pour la sieste (et quand il dort jamais avec un coussin on fait quoi ? Ben vous saurez : on en apporte un quand même pour qu’il soit comme les autres ce pauvre enfant), on avait pas non plus les 4 photos d’identité (paske apparemment en plus de leur coller une étiquette avec leur prénom comme aux conférences internationales sur l’harmonisation du Code Civil au nouveau mondial, il faut que leur dossier soit décoré de leur petit pomme fusillée au Photomaton. Donc apparemment le jeune au pair suédois est aussi photographe ou alors haltérophile puisqu’il a la force de maintenir en place un mouflet de deuzan-enmi on fire qui se fait flasher dans une boîte qui parle avec un trou pour mettre des sous et un rideau double face vert-bleu-vert-bleu-vert-bleu… Soit.). Par contre on avait le « gobelet en plastique pour boire » mais il était pas marqué paske ouais j’avoue j’ai eu la flemme d’ouvrir 144 cartons pour dénicher un marqueur indélébile. On avait aussi une « collation pour la matinée » même si c’est contre tous les principes auxquels je crois de faire goûter à 10h un mouflet qu’a bien lapé tout son porridge deux heures avant (après c’est sûr, ils sont minces comme leur maman brushées mais ils sont obligés d’aller vomir toutes les 5 minutes pour y arriver paske ils sont tous anorexo-boulimique comme Maman).
Un succès fou on a eu. Surtout quand j’ai dégainé le BIC pour raturer toutes les étiquettes collées partout sur mon Kiwi et tous les endroits où il devait poser son sac, son manteau, ses chaussons, son goûter du matin, son goûter des l’aprèm, son coussin de sieste, son classeur géant paske apparemment on a une façon un peu fantaisiste d’épeler son prénom (« ah, vous êtes pas Français, c’est pour ça, on pouvait pas se douter, forcément », grrr) et que donc c’était tout écrit faut partout. Et surtout quand j’ai mis son nom sur la liste des « fréquentation après-midi des élèves de petite section » alors qu’elle était vide comme le désert de Gobi en période de sécheresse paske toutes les mères brushées pas indignes comme moi avaient pris leur semaine pour que leur précieux trésor ait pas un choc trop violent en allant à l’école all day dès le départ. Je sais pas, il allait chez la nounou à plein temps jusqu’à la semaine dernière, ça va pas lui faire un choc de dingue de pas me voir all day paske il va à l’école, si ? Faut croire que si. Faut croire que les mouflets normaux peuvent pas vivre plus de 2h sans voir le brushing de leur mère ou le sourire ultra-bright de leur au pair suédois. Soit.
Mais surtout là où on s’est le plus fait remarquer c’est quand ça a été le moment de partir, de quitter l’école, d’abandonner tous ces pauvres enfants à leur triste sort. TOUS les gamins pleuraient, hurlaient, s’accrochait aux jambes élancées et minces de leurs mères en criant « Maaamaaaan ! ». TOUTES les mères pleuraient toutes les larmes de leur corps en essayant de pas faire couler leur mascara Dior et de pas devoir se moucher pour avoir à se faire une retouche de fond de teint Mac. C’était déchirant. Tous. Toutes. Sauf moi. Sauf le Kiwi. Mon Kiwi à moi il avait déjà vu que tous ces enfants surdoués et impeccables étaient trop occupés à pleurer leur mère brushée pour s’intéresser à la dînette complète et à la pâte à modeler 256 couleurs. Alors mon Kiwi il a foncé à l’intérieur de la classe sans demander son reste, il s’est trouvé une toute petite chaise jaune, il a posé son tout petit derrière dessus, et il a commencé à découper frénétiquement de la pâte à modeler orange pour en faire du « pain qui craque » qu’il a fourré sur des petites assiettes en plastique roses « pour lézôt nenfan ». Un super héros, je peux pas dire mieux ! Pas une larme, pas un cri, rien. Ni lui, ni nous. Pourtant j’étais quand même un peu beaucoup fière de mon Kiwi. Eh ouais!

1 commentaire:

Celine a dit…

Waouh!!!
Je suis fière de toi, t'es la maman qui a tout compris, et fière de lui!!!
Le p'tit chou!!
Merci pour tes récits qui nous font vivre un peu avec toi même quand on est loin (et t inquiète; quand t'étais à la ville, t'étais aussi loin pour moi....!!, je viendrai tjs autant!)
J espère que ta non connexion même pas bas debit t'as quand même permis de suivre un peu mes péripéties. Tout s'est très bien passé!
A bientôt
Bisous à vous 4 et félicitations à Elliot!